tout ce qui est réel est fabulatoire, tout ce qui est fabulatoire est réel, mais il faut savoir choisir ses fabulations et éviter les hallucinations.

lundi, septembre 22, 2014

Le bestiaire animalier de l'inconscient




L'agneau-loup, acrylique sur toile, 9 x 122 cm, 2013

J'ai choisi, pour désigner les stades successifs du développement de l'infans dans sa fabulation mythique, des métaphores animales spécifiques. Ce bestiaire mythique n'est pas sans signification, car nous recourons très souvent aux figures animales dans nos fabulations, celles des contes pour enfants, mais aussi celle des adultes. Nous sommes très attachés dans notre inconscient au règne animal, dont nous sommes une espèce parmi d'autres. Notre goût pour les animaux domestiques, chiens, chats, oiseaux, poissons - et j'en passe ! -, notre usage des animaux de travail, notre attirance pour la chasse, la pêche, les animaux de la ferme, les réserves naturelles, les safaris, les aquariums, les zoos, autant que nos contes et légendes, notre littérature, en particulier les fables, nos bandes dessinées et nos films d'animation, genre Walt Disney, en témoignent surabondamment. Certes, ce langage métaphorique que j'ai adopté correspond à des stades biologiques du développement de l'infans, du point de vue de l'observation courante et avec une part d'imagination personnelle que je reconnais d'autant plus volontiers, que j'en ai fait le choix méthodologique.  Mais il correspond aussi à la nature animale de ces fabulations mythiques, présente dans tous les mythes d'origine des diverses sociétés humaines. J'aurais pu évoquer d'autres métaphores animales, le serpent, le poisson, l'oiseau. Nous avons tendance nous-mêmes, en Occident, à valoriser par exemple l'ourson (en peluche), le petit canard, le petit cochon et nos animaux domestiques, chien et chat. Dans d'autres cultures, il en sera différemment.
Ce bestiaire animalier varie, mais aucune culture, donc aucun inconscient collectif  ne se passe de ces métaphores. Les récits sont multiples, empreints de magie, de fantastique, évoquent des merveilles ou des frayeurs (loups-garous, dragons, oiseaux de malheur), mais aussi des symboles (la colombe du Saint-Esprit ou de la paix, le coq gaulois, l'aigle impérial, l'écureuil ou la fourmi qui épargnent, le paon, etc.) L'astrologie a institué un bestiaire compliqué, comme aussi la civilisation chinoise, qui attribue chaque nouvelle année à un cycle de figures animales qui sont chaque fois célébrées.
Il est donc permis au mythanalyste d'inventer à son tour un bestiaire pour caractériser les phases successives du développement de l'inconscient et de la fabulation mythique. On peut y voir un jeu gratuit, une ironie, mais aussi une invention qui tente de rendre compte avec pertinence de l'évolution biologique, musculaire et psychique de l'infans.
Et dans la peinture qui accompagne ce texte, la figure de l'agneau-loup, comme je l'ai déjà mentionné dans un blogue précédent, évoque l'ambivalence des mythes et le confusionnisme dramatique de beaucoup de nos rêves, qui virent tantôt au désir, tantôt à la frayeur.

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