L’étymologie est l'un des
outils privilégiés de la mythanalyse, car au-delà du travail historique des
linguistes, elle déclare l'imaginaire qui est l'origine des mots. Cet
imaginaire est métaphorique, biologique, mythique. Même lorsque les linguistes au
moment de la Renaissance, travaillant à établir l'écriture officielle de la
langue vulgaire, le français, encore orale le plus souvent, ont fait des
erreurs d'étymologie, les orthographes qu'ils ont faussement corrigées
révélaient souvent aussi l'actualité de leur imaginaire, en décalage éventuel
avec l'imaginaire originel. En ce sens, le langage est toujours archaïque: son
étymologie métaphorique plonge ses racines dans l'inconscient collectif.
Ainsi,
comprendre l’inné de l’enfant, c’est mettre ensemble ce qui s’est constitué lors de la naissance dans la psyché et
le cerveau de celui qui ne parle pas.
Il faut certes se méfier de ce petit jeu, qui peut nous entraîner dans d’autres
fabulations, celles de notre propre inconscient. Mais Lacan soulignait déjà que
l’inconscient est dans le langage et dans les jeux de mots, pas dans la cave
freudienne. Et Heidegger nous a appris à penser les mots dans leur imaginaire
philosophique.