tout ce qui est réel est fabulatoire, tout ce qui est fabulatoire est réel, mais il faut savoir choisir ses fabulations et éviter les hallucinations.

vendredi, juillet 22, 2011

La mythanalyse est-elle possible?


Une définition des mythes actuels est-elle crédible? Significative? Leur analyse est-elle possible? Crédible? Selon quelle postulats? Quelle méthodologie? Peut-on évaluer que certains mythes sont bons ou mauvais pour l'humanité?
Comment peut-on comprendre leur gestation? Leurs transformations, leurs disparitions?
Comment sont-ils liés? Ou pas liée, autonomes les uns des autres?
Comment sont-ils structurés?
Les mythes sont-ils de simples erreurs courantes de jugement? Ou ont-ils une signification sociale déterminante?
Voilà toute une série de questions, des plus légitimes. Et je pourrai augmenter cette liste.

Et ma réponse est sans ambiguïté. Je crois avoir répondu à toutes ces questions de façon claire et précise, y compris en ce qui concerne les limites de notre capacité d'élucidation.
La mythanalyse est aujourd'hui peu considérée, incomprise ou détournées vers des conceptions questionnables. Par exemple, les jungiens ont inventé un Olympe d'archétypes pour expliquer nos mythes. Ce n'est pas une explication plus acceptable que celle d'un dieu ou d'esprits mystérieux pour expliquer nos comportements sociaux ou individuels. Les archétypes n'expliquent rien. Ils sont eux-mêmes des figures imaginaires hypostasiées comme principes excplicatifs!
Quant à moi, je ne doute donc pas de l'avenir de la mythanalyse. J'ai souvent souligné que la mythanalyse, comme toute théorie, est une fiction. Mais il est des fictions plus lucides, plus éclairantes que d'autres. Plus explicatrices et plus instrumentales que d'autres. Par exemple, Dieu est une fiction qui nous fait errer au lieu de nous éclairer. La démocratie, un autre mythe, est une fiction qui nous sert mieux que les dictatures de l'armée, de l'Eglise ou de l'argent. Il faut savoir relativiser ces considérations.
Il y a beaucoup de travail à faire dans ce domaine des plus importants. Je n'ai fait que construire les fondements. Je les crois solides. Je ne sais pas de combien d'années je disposerai encore pour continuer tranquillement cette analyse. Peu importe. D'autres poursuivront. Car avec le temps, l'importance de la mythanalyse sera de moins en moins mise en doute. Les imaginaires sociaux jouent un rôle majeur dans toutes les populations, dans toutes les cultures, à toutes les époques. On se rendra de plus en plus compte de l'importance de les repérer, de les déchiffrer et de les transformer au service des valeurs hyperhumanistes auxquelles nous aspirons.