Pourquoi ce besoin fondamental d'échapper à la permanence, à la stabilité, à la sécurité physique et mentale, et d'opter pour la divergence, son incertitude, ses risques physiques et mentaux. Qu'en espère-t-on de plus? Faut-il que nous ayons une si forte frustration au coeur même de notre condition humaine? C'est ce que j'ai tenté de démontrer dans CyberProméthée et dans La société sur le divan, éléments de mythanalyse.
La divergence est emblématique de notre instinct de puissance sur le monde. Présente au sein même des mécanismes d'évolution de la nature, elle est devenue le moteur, le symbole de notre évolution humaine, qui repose beaucoup plus sur la divergence que sur la simple adaptation.
C'est la divergence qui creuse l'écart entre l'animal humain et les autres espèces vivantes, beaucoup plus inertes et lentes que nous dans leur évolution.
L'homme diverge parce qu'il n'est jamais satisfait. Il veut du nouveau, plus de puissance. Tel est le troisième instinct. Freud à l'époque où il a vécu, n'aurait pas dû se limiter à Éros et Thanatos. Prométhée compte autant qu'Éros et plus que Thanatos.