Celle qui dort, celle que je bois, celle qui féconde, celle qui transporte, celle qui relie, celle qui arrache, celle qui tue, celle qui brûle en vapeur, celle qui durcit comme de la pierre, qui râpe le bouclier canadien ou qui fond dans la bouche, cette eau qui est partout là où il y a de la vie, c'est une énergie renouvelable, une industrie, un enjeu de guerre. Une source inépuisable d'imaginaire, dont nous avons fait le plus ambivalent de tous les mythes. Une bénédiction. Une plaie. L'eau du déluge ne fut pas bénite.
Mythe maternel, plastique, protéen, dont la confusion, les contradictions, les incohérences disent bien le chaos de notre imaginaire.
Sans image aujourd'hui.