tout ce qui est réel est fabulatoire, tout ce qui est fabulatoire est réel, mais il faut savoir choisir ses fabulations et éviter les hallucinations.

jeudi, juillet 05, 2012

Les nouveaux médias gazéifiés et sucrés comme le coca-cola


Le matérialisme et l’individualisme ne sont pas à la portée de toutes les âmes démunies. On ne sait pas encore apprécier la richesse humaine du matérialisme athée. On lui préfère l’aliénation et les illusions de la pensée irrationnelle, les promesses des religions, la réactivation des mythes archaïques. L’effet de balancier s’est donc fait sentir et nous assistons  à un retour compensatoire vers un psychisme collectif qu’on croyait avoir démystifié définitivement.
L’âge du numérique se prête à cette réactivation de l’élan social pour l’immatériel, l’irrationnel, le primitif, la religion, le communautarisme, le tribalisme, les croyances dans des ailleurs plus gratifiants. Le numérique décline toutes les facettes de l’empire du psychisme, et notamment cet agglutinement humain des masses sur les réseaux sociaux. On aime les nouveaux médias gazéifiés et sucrés comme le coca-cola, qui nous réintègrent à la masse. Notre époque ne délaisse pas les plaisirs de la consommation matérielle, mais elle est désormais attirée tout autant par les douceurs d’un psychisme de masse qui nous donne l’illusion d’échapper aux résistances du réel  pour nous retrouver ensemble dans un ailleurs euphorisant.

mercredi, juillet 04, 2012

cyber néo primitif




L’homme du numérique ne frotte plus deux cailloux pour faire jaillir une étincelle et allumer un feu. Il a en main un silex intelligent dont jaillit l’information. Avec cet ordinateur miniaturisé, il téléphone, il se connecte à l’internet, gère et joue. En un mot, nous sommes passés de l’âge du feu à l’âge du numérique.
Étions-nous à ce point blasés de la grande épopée de l’énergie, du vent, de l’eau, du feu, du soleil, de l’électricité, du nucléaire ? Comment cette révolution anthropologique a-t-elle pu être tout à la fois si douce, si subite et si puissante ? Notre évolution humaine, une fois de plus, a basculé vers de nouvelles idées, de nouveaux projets, de nouvelles aventures. Nous migrons vers un ailleurs virtuel. L’Âge du numérique met un terme à la crise de la postmodernité et ouvre la voie à une nouvelle aventure de l’humanité, sous le signe de la divergence et de la création, avec les enjeux fabuleux, les excitations et les risques qu’implique cette liberté. Mais ce qui explique le succès quasi immédiat du numérique, c’est qu’il réactive en fait nos mythes les plus archaïques et répond à notre irrépressible fascination pour la pensée magique.

dimanche, juillet 01, 2012

Notre prochain grand mythe fondateur

Notre prochain grand mythe fondateur, le réel nouveau qui s’imposera à nous, qui va nous revenir en plein visage après que nous ayons laissé aller notre planète à un scandale moral permanent, sera celui de l’éthique planétaire. Nous en percevons déjà les signes avant-coureurs dans la conscience émergeante de beaucoup d’hommes de diverses cultures. Et malgré les ironies que cette idée  suscite aujourd’hui de la part des réalistes durs et linéaires, malgré son caractère aujourd’hui encore utopique, et l’aveuglement qu’elle rencontre, je crois que sa logique, sa puissance d’évidence et notre nouvelle sensibilité humaine reconfigureront en ce sens notre vouloir-monde. Un sens hyperhumaniste. Hyper pour plus d’humanisme, et pour les hyperliens humains qui, malgré tous les obstacles, tisseront le futur. Sisyphe réussira à donner la plénitude de son sens humain à l’aventure hasardeuse de Prométhée.