Les mythes sont des drames, heureux ou malheureux, souvent tragiques, comme la vie des humains.Pandore, lorsqu'elle ouvre la boîte de tous les maux malgré les avertissements, ne nous condamne pas qu'au pire, car elle referme le couvercle à temps pour n'en pas laisser échapper l'espérance.
Lorsque le nouveau-né fabule en commençant à interpréter le monde qui est né à lui au moment de l'accouchement, il est réduit à l'impuissance, comme une tortue sur le dos, dépendant malgré tous ses efforts du bon vouloir de ceux qui l'entourent dans le carré familial. Réduit à gesticuler vainement, à crier, à hurler par moments pour se faire entendre et parvenir à ses fins, il est pris dans le drame, la crainte et l'espérance. Ce stade de la tortue sur le dos va durer plusieurs mois, entre sourire de séduction et cris de réclamation, animés par l'instinct de vie. Il lui faudra attendre longtemps pour acquérir un peu d'autonomie gestuelle et sortir de son impuissance passive. Il en tirera un désir de revanche et de puissance à la mesure de sa frustration et de son exaspération infantile, cet instinct de puissance que j'ai appelé Prométhée et attaché aux deux instincts freudiens, Éros et Thanatos.
Ce stade de la tortue sur le dos, exceptionnel dans le règne des mammifères, sera déterminant pour sa vie d'adulte. Il est partie constituante à l'origine des mythes.
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