Anthropométrie d'un Titan, peinture électronique sur écran, 2014
La plupart des mythes, si non tous sont des récits dramatiques, qui éventuellement tournent même à la tragédie, lorsqu'ils nous annoncent, par exemple, la fin du monde, ou une malédiction fatale. Ainsi Orphée perd-il Eurydice, ainsi Adam et Ève sont-ils chassés du paradis. Ainsi va mourir Hector dans un combat avec Achille lors de la guerre de Troie. Mais Achille a aussi été averti qu'il mourra peu après avoir tué Hector. Ainsi Prométhée est-il condamné à la torture par Zeus furieux de s'être fait dérober le feu. De cette tonalité dramatique sombre et souvent fataliste, Gilbert Durand avait cru pouvoir déduire que les mythes sont des récits que les hommes inventent parce qu'ils se savent condamnés à mourir et en cherchent la raison. Mais il faut aussi souligner que beaucoup de mythes évoquent la création et le bonheur.
Dans le Bible, le Paradis terrestre est d'abord le mythe paradisiaque. Dans la mythologie grecque, Venus est le bonheur au féminin. L'amour est aussi célébrée par Psyché et Aphrodite. Et Éros est au rendez-vous. Sans compter Bacchus, les trois Grâces et la muse du poète. On compte sept divinités du bonheur dans la mythologie japonaise. En Chine, on célèbre les trois étoiles du bonheur, de la prospérité et de la longévité. Même l'époque moderne, qui naît en plein drame, celui de la Révolution française institue le mythe Progrès, qu'inscriront dans leur constitution les États-Unis et le Brésil.
Et le bonheur est devenu le mythe axial de la société occidentale actuelle de consommation, qui nous vend le bonheur sous toutes ses formes et élude la souffrance et la mort.
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