tout ce qui est réel est fabulatoire, tout ce qui est fabulatoire est réel, mais il faut savoir choisir ses fabulations et éviter les hallucinations.

samedi, mai 21, 2011

Le calendrier des grandes peurs


Aujourd'hui 21 Mai 2011 est selon une secte de fondamentalistes chrétiens le jour de la fin du monde. Nous avons vu à la télévision ces ingénus distribuer dans les rues depuis quelques jours des pamphlets d'avertissement, des tee-shirts et autre gadgets apocalyptiques. De savants calculs basés sur des interprétations de la Bible avaient déjà permis d'annoncer ce cataclysme final en 1994. Puis ce fut la grande peur de l'An 2000, moins primitive que celle de l'An 1000, mais cette fois numérique.
Pourquoi nourrir ces grandes peurs, ces prédictions obscures de Nostradamus et autres prophètes de malheur? La vie réelle n'est-elle pas déjà assez difficile pour qu'on en rajoute? Ou est-ce le désir d'en finir et d'avoir la récompense promise aux âmes pieuses? Il est vrai que les cataclysmes naturels et humains sont nombreux. Thanatos nous hante-t-il? Et la numérologie a-t-elle gardé son pouvoir magico-religieux?
Une mythanalyse des grandes peurs est encore à écrire. Elle devra expliquer le mythe biblique de l'apocalypse ( qu'on retrouve aussi dans d'autres mythologies), celui des nombres et des calendriers eux aussi magico-religieux, et notre conscience malheureuse du mal, du péché dans lequel nous tombons. Et pourquoi avons-nous cru aux Enfers que nos prêcheurs chrétiens ont inventé pour nous aider à vivre pieusement? Toutes les religions n'ont pas usé de ce subterfuge. La religion juive s'en passe très bien. Et pourtant elle est généralement plus fondamentaliste que la catholique.
Un beau sujet pour la mélopée dramatisante du Situation Room de la chaine de télévision CNN!
("L'an 2000", peinture acrylique sur toile, 2000)