Spinoza disait que Dieu est la matière elle-même, c'est-à-dire la nature. Il refondait ainsi sans l'admettre publiquement le matérialisme de Démocrite. Il est pour cela l'un des trois philosophes que j'admire le plus, avec Confucius et Nietzsche.
Alors, je dirai, en plein cohérence avec Spinoza: La nature est dieu. La nature est Dieu. Et j'ajouterai: mon jardin est mon église. Je le soigne, j'y mets des fleurs, je l'honore, j'y mets de l'humanité. De l'humanité, à ma petite échelle, dans l'immensité de la nature. Dans l'immensité de dieu. Et je parle aux arbres, aux roches, à l'eau, je contemple la nature, le ciel, je regarde les animaux qui viennent de la forêt, je les écoute, comme on écouterait Dieu. J'y fais retraite et j'y travaille avec une immense conviction. C'est là que je ressens la puissance de la spiritualité.Il n'y a pas d'esprits dans les arbres, les montagnes, les rivières ou la lune, comme le croient beaucoup de populations autochtones. Mais l'esprit est dans la matière, la matière est dans l'esprit. La matière est esprit, l'esprit est matière. Il n'y a pas de solution de continuité entre l'esprit et la matière, entre la vie et la matière. J'espère être capable de me rappeler dans l'instant d'apaisement qui précédera ma mort.
Il a fallu que je vive dans la nature "intégrale" du Québec pour en devenir conscient. Spinoza, qui vivait à Amsterdam, a su le découvrir dans son cheminement intégral, sans guère de contact sensible avec la nature. Cette prise de conscience est venue de la rigueur de son esprit, sans passer par la sensibilité dont j'ai fait l'expérience originelle.
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