L'énoncé même de ce titre sonne
faux. Par définition doublement faux. Les philosophes, en successeurs imbus des
théologiens, nous ont enseigné qu’il ne peut exister d’ontologie du faux, mais
seulement de l’être réel. Quant au plastique, conçu comme une pseudo matière, il
ne saurait être déclaré faux, puisqu’il se veut tel. Artificiel, il ne peut
être imité par des matières naturelles, ni s’imiter lui-même. Je peux voir du
faux bois ou du faux marbre, les produire et les décrire : ils existent.
Mais le concept de «faux plastique» est si contradictoire qu’il ne peut être
pensé, ni même imaginé. Il suffit de s’essayer pour en convenir. Mais est-ce si
sûr ? La nature a beaucoup changé ces derniers temps. L’ontologie aussi. Et
elle va devoir se renier pour s’accommoder du faux et de l’imaginaire qui
constituent de plus en plus notre environnement réel, notre nouvelle nature.
Elle va même devoir céder la place à la mythanalyse qui déchiffre les mythes
actuels.
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