Paysage numérique QR, peinture acrylique sur toile, 2009
Nous avons délaissé progressivement
à l’époque de la Renaissance en Occident le symbolisme magique et religieux
pour nous lancer dans la conquête du réel. Nous avons inventé le réalisme de
l’espace géométrique, des visages, des ombres et de la couleur locale. Nous
avons réactivé le rationalisme inventé par les Grecs anciens. Nous avons créé
l’humanisme. Nous avons construit des machines pour transformer le monde, nous
avons valorisé le travail, l’observation et la science expérimentale, célébré
l’individualisme, osé l’athéisme et survalorisé le réel par rapport à
l’ailleurs divin qui dominait les siècles précédents. Cette célébration du réel
a duré un demi-millénaire. Jusqu’à ce que la science du XXe siècle, par un
développement paradoxal qui renouait avec le symbolisme de jadis, dématérialise
ses objets d’étude, les construise en fichiers numériques, et que tout un
chacun se jette dans un monde virtuel, plus intelligent, plus instrumental,
plus prometteur, et plus doux aux mains que la dure réalité.
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