tout ce qui est réel est fabulatoire, tout ce qui est fabulatoire est réel, mais il faut savoir choisir ses fabulations et éviter les hallucinations.
samedi, juin 25, 2011
Structure élémentaire de nos mythes
La peur est la peur de quoi? Peur du noir? Peur de l'inconnu? Peur de l'autre? Peur de la perte? Peur de la mort? La mort réunit toutes ces peurs: la perte, le noir, l'inconnu, l'autre. La peur se contrôle très mal. Elle nous saisit, le plus souvent elle devient irrationnelle, elle tourne à l'effroi, qui est une sorte de peur totale, quasi religieuse, d'une puissance très supérieure à nous. qui nous glace et nous paralyse, comme la mort.
Le vocabulaire multiplie les émotions: affolement, crainte, épouvante, horreur, terreur. Le physiologique se mêle au religieux dans ce saisissement. Le mystère menaçant entre en scène. Nous imaginons le tremblement qui pouvait saisir les premiers hommes en cas d'orage, de tremblement de terre, d'éruption volcanique, ou simplement face aux bruits de la nature, du vent dans la forêt.
L'imaginaire est le catalyseur de l'effroi. Nous voilà confrontés à la peur de l'imaginaire, que l'obscurité favorise, que la lumière chasse, comme elle éloigne les fantômes, les monstres, les mauvais esprits. Notre imaginaire est structuré par ce binôme de l'ombre et de la lumière, ce rythme binaire éternel auquel l'homme a dû s'adapter, cette nuit, dont nous avons parlé tout récemment. L'ombre appelle l'imaginaire, la lumière l'éloigne, ou l'oriente autrement, plus créativement, moins peureusement.
Voilà bien une structure élémentaire, anthropologique, aurait dit Gilbert Durand, de l'imaginaire et de nos mythes.
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