Le futur est toujours dans le lointain. Mais il est une projection du présent. Même s'il est déterminé par le désir de changement, on voudrait que le futur ne perde pas la mémoire du passé. Penser le futur, c'est donc avant tout penser le présent, en s'y résignant ou en s'en distançant. Le futur colle au présent.
Et il est pétri de tristesse. Soit celle des tenants du "no future", qui sont désespérés, soit celle des insatisfaits du présent qui aspirent au changement. Mais au paradis terrestre, il n'y avait pas non plus de futur. Le bonheur, lorsqu'il est là, ne pense pas au changement, si ce n'est comme une menace de sa perte. L'ivre-mort qui chante en joyeuse compagnie ne pense pas à la mort, pas même au lendemain qui déchantera. C'est la conscience du malheur et de l'inachèvement qui inspire la pensée du futur. A quoi pensaient donc Adam et Ève en croquant la pomme? Au futur? Étaient-ils donc si frustrés ou insatisfaits de leur paradis éternel? La mythanalyse du futur nous renvoie-t-elle aujourd'hui à un désir de retour dans ce paradis originel? Ou dans un meilleur paradis?
hf
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